« L'intelligence des abeilles :
révolution et perspectives »
Docteur Aurore Avarguès-Weber
chercheuse en neurosciences cognitives
et éthologue au Centre de recherche sur la cognition animale de Toulouse,
étudie l’intelligence des abeilles
et montre qu’elles peuvent « compter jusqu’à cinq ».
Docteur Aurore Avarguès-Weber
Centre de Recherches
sur la Cognition Animale
(CNRS, Université Toulouse 3)
118 Route de Narbonne
31062 Toulouse Cedex 9
Université Toulouse-III-Paul-Sabatier
(doctorat)
(jusqu'en 2010)
Queen Mary University of London
École normale supérieure Paris-Saclay
Neurobiologiste
Éthologue
conférence
jeudi 13 avril 2023
19h00
Entrée gratuite
Les abeilles sont des animaux fascinants. Elles sont connues pour leur intelligence collective : communication symbolique, organisation du travail, construction optimale… mais difficile d’imaginer que chaque ouvrière de la ruche soit elle-même douée d’une forme élaborée d’intelligence, et ce, malgré un cerveau minuscule et une durée de vie de quelques semaines uniquement.
Or, les abeilles s'avèrent bel et bien capables non seulement d’apprendre mais aussi de compter, de classer des objets, de reconnaître des visages humains, de juger de leurs propres capacités de réussite face à un exercice difficile ou encore d’éprouver une certaine forme d’émotion, entre autres exemples de découvertes récentes.
Ces preuves de capacités de raisonnement remettent en cause le dogme du caractère inné et réflexe des comportements des insectes ainsi que le lien direct entre intelligence et taille du cerveau.
Lors de cette conférence, je vous présenterais quelques-unes des capacités étonnantes de ces insectes pollinisateurs, tout en décrivant les méthodes d'études permettant d'entrouvrir le voile sur l'intelligence des abeilles et discuterai de l'impact scientifique, philosophique et écologique de ces découvertes.
Aurore Avarguès-Weber,
née en 1983 à Givry en Saône-et-Loire,
est une chercheuse en neurosciences cognitives et éthologue française qui étudie le comportement des abeilles au Centre de recherche sur la cognition animale de Toulouse.
Elle est lauréate du prix L'Oréal-Unesco pour les femmes et la science, ainsi que de la médaille de bronze du CNRS.
Elle est originaire de Givry, en Saône-et-Loire, et effectue ses études secondaires à Chalon-sur-Saône.
Elle intègre ensuite l'École normale supérieure de Cachan (Val-de-Marne). En 2010, elle soutient une thèse sur l'intelligence visuelle des abeilles sous la direction de Martin Giurfa (CRCA – Toulouse), intitulée « Cognition visuelle chez l'abeille Apis mellifera : catégorisation par extraction de configurations spatiales et de concepts relationnels ».
Elle poursuit sa formation à la Queen Mary Universityà Londres (Royaume-Uni), où elle est boursière de la Fondation Fyssen, et à Gif-sur-Yvette sous la direction de Jean-Chrisophe Sandoz.Aurore Avarguès-Weber est biologiste au CNRS à l'Institut des sciences du cerveau, de la cognition et du comportement de Toulouse (ISC3T).
Ses travaux de neurosciences cognitives portent sur l'intelligence des insectes sociaux principalement l'Abeille domestique mais aussi les bourdons, les guêpes et les frelons. Ils se situent dans la continuité des découvertes de l'éthologue allemand Karl von Frisch du milieu du XXe siècle, précurseur de la compréhension du comportement des abeilles. Elle démontre avec ses collègues les capacités d'abstraction de ces animaux notamment la catégorisation de leur environnement (un arbre, une fleur) et les relations des éléments entre eux (plus grand, au-dessus). Elle démontre également avec une équipe australienne que les abeilles sont capables de compter jusqu'à 5, de faire des additions et des soustractions basiques et de comprendre le concept du zéro à l'instar des primates.
En 2015, elle a reçu une bourse internationale du talent émergent, l'un des prix L'Oréal-UNESCO pour les femmes dans la science pour sa recherche sur les mécanismes cérébraux de l'intelligence visuelle des insectes sociaux.
La bourse, d'un montant de 20 000 €, doit permettre l’acquisition d’un simulateur de vol pour les abeilles. Finalement, cet outil auto-construit devient un simulateur de marche où l'abeille se déplace sur une balle en polystyrène roulant sur un flux d'air dans un environnement virtuel. Il permet ainsi de mesurer les mécanismes cognitifs du cerveau de l'abeille lors de ses prises de décision.
En 2019, elle est lauréate de la médaille de bronze du CNRS.
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